La vie criminelle d’Archibald de la Cruz—2 février 2016

Vie criminelle d'archibald de la cruzLuis Buñuel

1955

Durée : 1h40

Ernesto Alonso
Miroslava Stern
Rita Macedo

« Le Surréalisme et Buñuel :

Les surréalistes cherchent, par le cinéma, à représenter le fonctionnement réel de la pensée, pour cela ils font appel au rêve et au monde spirituel.

Le surréalisme est un courant de pensée qui travaille sur l’inconscient, le rêve, la psyché. »

Nicolas Pierron

 

« Après les coups d’éclat avant-gardistes de ses débuts (Un Chien andalou, L’âge d’or), Luis Buñuel a su s’adapter aux exigences de l’industrie cinématographique mexicaine en revenant à des formes plus narratives et conventionnelles, accessibles à un large public. A-t-il renoncé pour autant à sa verve subversive ? Au fil de ses années d’exil, la reconnaissance nationale et internationale dont il bénéficie (Los Olvidados est primé à Cannes en 1951) lui garantit une liberté croissante dans le choix et la réalisation de projets de plus en plus personnels : c’est le cas de Ensayo de un crimen (1955).

 

Sous la transparence de l’intrigue et la lisibilité apparente affleurent les échos de thématiques originaires (la puissance du désir, la névrose, la religion, le pouvoir, la bourgeoisie…), se manifestent à nouveau les influences de Sade, Freud et Bataille, se fissurent les modèles cinématographiques dominants empruntés pour mieux être désavoués par le cinéaste. Dans ce portrait d’homme en proie à son obsession (pulsion meurtrière et sentiment de toute-puissance déclenchés par la boîte à musique), Luis Buñuel observe et décrit, avec la précision d’entomologiste qu’on lui connaît, les ressorts pathologiques de la paranoïa, qui ne cesse d’être à la fois le reflet et la conséquence de pathologies sociales tout aussi graves : « J’aime l’observation des animaux, surtout des insectes. Mais je ne m’intéresse pas au fonctionnement physiologique, à l’anatomie précise. Ce que j’aime, c’est observer les mœurs » confie le réalisateur dans son autobiographie. »

Françoise Heitz – Cinespagne (2009)

 

« Réalisé au sein du cinéma commercial mexicain, ce diamant noir aux arêtes acérées prouve une fois de plus que Luis Buñuel n’avait pas fait une si mauvaise affaire en échouant à Mexico. En 55, un hollywoodien, ou a fortiori parisien, aurait refermé le script dès la deuxième page en se signant devant tant de perversité et en maudissant son auteur. Au Mexique, Buñuel pouvait tourner des films profondément personnels sans s’aliéner les faveurs du public, amateur d’humour très noir, et la confiance de ses commanditaires, qui en avaient vu d’autres. « Les grands cinéastes (surtout les inventeurs) n’ont qu’une idée. Fixe, elle leur permet de tenir la route et de la faire passer au milieu d’un paysage toujours nouveau et intéressant », écrivait Serge Daney. Du Mexique, le cinéaste de L’Age d’or envoyait ses films à ses vieux amis surréalistes restés à Paris comme autant de cartes postales pour les rassurer ; il n’avait pas changé. Après El, cette Vie criminelle est le second portrait d’un homme prêt à tout pour assouvir ses pulsions.

(…) En ressortant le rasoir du Chien andalou pour ce chef-d’œuvre d’ambiguïté farceuse, Buñuel adopte la même attitude que son personnage et démontre qu’un grand cinéaste ne guérit jamais de ses obsessions. »

Frédéric Bonnaud – Les Inrocks (2002)

 

« La Vie criminelle d’Archibald de la Cruz est un film d’entomologiste. Luis Buñuel observe son obsédé avec une précision scientifique et décrit chaque phase de la névrose de ce dernier, le film entier évoluant selon un processus quasi mécanique d’une grande sophistication. (…)

La Vie criminelle d’Archibald de la Cruz est le plus surréaliste des films de Luis Buñuel depuis L’Âge d’or ; bien que ce surréalisme réside plus dans l’esprit que dans la forme. »

Wikipédia

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