L’homme des vallées perdues——-3 novembre 2015

l-homme-des-vallees-perduesL’Homme des vallées perdues (Shane) est un film américain de George Stevens sorti en 1953 et basé sur le roman de l’écrivain américain Jack Schaefer1.(118 mn)
Ce western évoque la vie des cow-boys et des fermiers à l’époque du Far West.

Shane (L’homme des vallées perdues)  1953, 118 minutes, Alan Ladd, Jean Arthur et Van Heflin

 Shane  été mal interprété par les critiques européens qui l’ont baptisé à tout jamais « western symbolique ». André Bazin a écrit que Shane était une transposition du roman de chevalerie et que son héros représentait le chevalier en quête  du Graal… Cette vision du film, si elle ne nous parait pas injuste, nous semble bien fragmentaire. Elle ne rend pas compte d’une œuvre qui pour être symbolique n’en est pas moins profondément enraciné dans le folklore et les traditions de l’Ouest… Pour répondre à la question que reste-t-il aujourd’hui de Shane, nous dirons qu’il en reste une vision juste et précise de la vie quotidienne de l’Ouest, une vision réaliste du gunfighter errant, et une admirable méditation sur la solitude et la mort.

François Guerif, Western Revue, # 10, Juillet 1973

Pourquoi parler de Western académique et compassé au sujet d’un film parfaitement conduit, au scénario solide et original mêlant subtilement une lenteur nostalgique et voulue et qui se permettait, en prime, une excellente performance au niveau de la reconstitution historique et du réalisme des affrontements physiques ? … pour notre part, nous connaissons peu de Westerns qui nous aient dépeint des fermiers aussi justes… et une petite cité aussi réaliste par sa crasse et sa boue. Sam Peckinpah, pourtant spécialiste en la matière, loue, quant à lui, le réalisme de l’assassinat du fermier par Jack Palance en regrettant que les interdits de l’époque ne lui aient pas laissé la même liberté à la télévision.

Georges-Albert Astre, Albert-Patrick Hoarau, Univers du Western, Seghers, 1973

D’un côté, une histoire d’amour impossible entre un étranger de passage et une mère de famille, et, de l’autre, une dimension fataliste dans la destinée du protagoniste qui apportaient tous deux – aspect rarissime dans le genre – un caractère quasi tragique au film…Les qualités propres à Shane se trouvent au-delà de la richesse de sa thématique. On les rencontre principalement dans son esthétique qui se différencie considérablement de celle des … Westerns traditionnels… La valeur de Shane doit beaucoup – et cela est encore frappant de nos jours – à la qualité du jeu de ses comédiens… Shane est donc encore aujourd’hui plus qu’un grand Western … un film très stylisé … qui ouvrit la voie à nombre d’autres Westerns de plus en plus complexes … ce Western demeure pour nous l’un des plus beaux blasons du genre.

Michel Cieutat, Cinémaction # 86, 1998

Shane, que l’on n’aima pas en France, doit être remis à sa vraie place : l’aboutissement du western romantique que Delmer Daves illustrera et infléchira vers d’autres directions, c’est le maillon indispensable qui permet de passer de William S Hart et John Ford à Anthony Mann et Bud Boeticher.

Christian Viviani Le Western, Artefact, 1982

 

 

Alan Ladd (1913-1964)

Alan Ladd est presque une figure légendaire de l’Ouest. Son visage très souvent inexpressif lui donna paradoxalement l’allure d’un justicier qui, comme Shane, fascine les enfants par sa brutale efficacité et son aisance à repartir après le gunfight final… Fidèle au mythe du justicier au tir infaillible et au passé obscur, il incarna pour toute une génération le cowboy chevaleresque et idéalisé …

Patric Brion, Le Western 10/18 1966

Shane comme le note Michael Coyne dans son livre The Crowded Prairie «  est comme l’image idéalisée que l’Amérique veut donner d’elle-même : amical, bienveillant, paisible, lent à se mettre en colère, mais une fois qu’on l’a poussé à la violence, il établit son autorité morale avec une finalité totale et terrible… L’arrivée mystérieuse de Shane dans la vallée indique qu’il est venu dans l’Ouest à la recherche de la régénération – un des mythes les plus permanents de la Frontière américaine.

Paul Simpson, The Rough Guide to Westerns, Rough Guides, 2006

Pour Alan Ladd, Shane reste le rôle le plus marquant, même s’il demeure, dans la plupart de ses scènes, inexpressif et silencieux, comme pour mieux intérioriser la violence qui l’anime.

Alexandre Raveleau, Petit Dictionnaire du Western, Hors Collection, 2015

+ Dans le site  internet du ciné-club du Belvédère l’article : «  Quelques remarques sur le symbolisme des couleurs dans Shane »

George Stevens ( 1904-1975)

Les méthodes de tournage de Stevens sont bien connues, ses lenteurs et ses poses méditatives légendaires : il attendait littéralement l’inspiration…Il filmait une scène sous tous les angles possibles …des dizaines de fois, et retournait parfois des plans après un premier montage. La légende veut que pour Shane …il ait monté l’histoire selon différents points de vue, d’abord celui d’Alan Ladd (échec), puis celui de Jean Arthur (nouvel échec), enfin celui de l’enfant.

Bertrand Tavernier, Cinquante ans de cinéma américain, Nathan, 1991

Filmographie sélective:

Swing Time /Sur les ailes de la danse (Fred Astaire, Ginger Rogers,1936)

A Place in the Sun/ Une place au soleil (Elisabeth Taylor, Montgomery Clift, 1951)

 Giant/ Géant (1956, James Dean)

Le journal d’Anne Frank (1959)

 

 

 

 

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