Citizen Kane——–20 janvier 2015

Citizen-Kane-1941Réalisateur : Orson Welles

Année : 1941

Avec : Orson Welles, Joseph Cotten, Agnes Moorehead, Dorothy Comingore

Premier long-métrage d’un wonder boy de vingt-cinq ans, Citizen Kane est un film atypique pour des raisons multiples. Bien que débutant dans le cinéma, Orson Welles (1915-1985) obtient de la RKO un contrat exceptionnel qui lui donne le contrôle du film, alors que, dans le système des studios d’Hollywood des années 1930, le pouvoir est exercé par les producteurs. Il a donc carte blanche et réalise un film hors norme, d’une narration complexe, avec de nombreux flash-backs, mais aussi un film politique et polémique inspiré de la biographie d’un magnat de la presse américaine, William Randolph Hearst, qui tentera d’entraver la sortie du film. Citizen Kane sort sur les écrans américains en 1941 au milieu d’une polémique. Les spectateurs français ne découvrent le film qu’en 1946 en raison de la guerre.

Quand il réalise ce premier film, le jeune Welles est célèbre comme acteur, homme de théâtre et homme de radio. Il a provoqué une panique nationale en octobre 1938 en adaptant pour la radio La Guerre des mondes d’H. G. Wells et en faisant croire au public que les Martiens venaient d’atterrir dans le New Jersey.

Citizen Kane va devenir rapidement un film mythique et déclencher de nombreuses vocations. Avant ce scénario, Welles avait choisi Au cœur des ténèbres (Heart of Darkness, 1899) de Joseph Conrad. C’est cette nouvelle que Francis Ford Coppola adaptera sous le titre d’Apocalypse Now (1979), film dont les parentés avec Citizen Kane sont très nombreuses.

Encyclopédia Universalis

  • De ce monument du cinéma, inspiré de la vie du magnat de la presse William Randolph Hearst, Truffaut disait : « Il résume tous les films et préfigure tous les autres. » Bluffeur fantasque, séducteur démiurge, Orson Welles, jeune homme de 25 ans, avait alors une obsession : mettre les personnages face à face dans un même cadre. Quitte à faire dire à un acteur son texte dans l’ombre d’un arrière-plan. Il bannit donc le champ-contrechamp de son vocabulaire. Eclairages contrastés, surimpressions synthétiques, travellings enveloppants, profondeur de champ exacerbée, tout est bon pour occuper l’espace délimité par la caméra et placer le spectateur au coeur du drame. Quand Leland et Kane s’opposent, la caméra, placée au niveau du plancher, les cadre en contre-plongée avec les plafonds en arrière-plan. Leur univers est démesuré mais oppressant. Si Welles n’est ni l’inventeur de la contre-plongée ni le premier à filmer les plafonds (von Stroheim et Ford avant lui), il s’en sert pour créer une puissance dramatique nouvelle, en parfaite harmonie avec la construction en puzzle du scénario et la poésie métaphorique de sa mise en scène. — Gérard Camy
  • En savoir plus sur http://television.telerama.fr/tele/films/citizen-kane,12812.php#B5ipYf0AQXiV1IIE.99

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