L’Indien, le premier habitant

par Jean-Jacques Sadoux

 

Leslie Fiedler fait remarquer dans Le retour du Peau-Rouge que le récit westernien dans sa forme littéraire classique est une filon reposant sur la confrontation entre un Blanc transporté dans l’Ouest sauvage et un indigène totalement déconcertant par son étrangeté : l’Indien. Cette rencontre aboutira soit à la métamorphose du Blanc en une créature hybride, à mi-chemin entre les deux cultures (au cinéma Jeremiah Johnson, Hombre, Little Big Man), soit à l’annihilation de l’Indien par castration/intégration (Quand meurent les légendes), réclusion dans une réserve (Willie Boy) ou élimination physique pure et simple (Soldier Blue). Et Fiedler de poursuivre : « C’est la présence de l’indien qui définit l’Ouest mythologique 1. »

 

La fiction cinématographique reprendra scrupuleusement tous les thèmes et mythes mis en place par la littérature américaine, et Hollywood sera hanté dès ses origines par l’image obsédante de l’Indien, tour à tour mauvaise conscience d’une nation ou exutoire à la haine raciale.

 

L’ère du muet

……La représentation de l’Indien dans le western muet passera par trois étapes successives : une période documentaire allant approximativement de 1894 à 1902, une période romantique de 1902 aux débuts des années 20, et enfin une période semi-réaliste couvrant la fin de la décade.
……Contrairement à une idée largement répandue, le cinéma muet ne donnera pas une image systématiquement négative de l’Indien.
…… Dans la période primitive, il présentera danses et cérémonies rituelles en utilisant les Indiens du Wild West Show de Buffalo Bill, et ces courtes bandes produites par Edison ou Biograph auront au moins le mérite de montrer au public de vrais Peaux-Rouges pour reprendre la terminologie de l’époque.
…… Rescue a Child from Indians
(Biograph, 1902) allait jouer un rôle important dans la représentation de l’Indien à l’écran en officialisant l’emploi d’acteurs blancs grimés au détriment d’authentiques Amérindiens, et en introduisant comme son titre l’indique clairement une vision très connotée des rapports entre les deux races.
…… Ces rapports vont être tour à tour placés sous le sceau de l’incompréhension et de la haine raciale, ou au contraire donner lieu à de véritables plaidoyers pro-Indiens empreints d’un sentimentalisme très victorien.
…… Les courts métrages de D.W. Griffith traduiront bien cette vision contrastée faisant de l’Indien alternativement une menace pour la civilisation, ou un bon Sauvage dans la grande tradition rousseauiste. (The Last Drop of Water, 1911 ; The Mended Lute, 1909).
…… Mais à quelques exception près (ceux de Thomas Ince entre autres), les westerns de cette seconde période auront tous en commun l’exclusion quasi systématique d’acteurs ou figurants indiens. Cette politique n’avait d’ailleurs en soi rien d’inhabituel, les gens dits de couleur étaient alors joués par des Blancs aux visages noircis.
…… Dans les années 20, le western à travers une série de films à la dimension épique comme The Covered Wagon de James Cruze (1922) ou The Iron Horse de John Ford (1924), introduira physiquement l’Indien par le biais de nombreux figurants, mais continuera à utiliser des acteurs blancs dans les rôles de quelque ampleur (Richard Dix dans The Vanishing American La race qui meurt, de George B. Seitz en 1925).
…… Cela dit, la fin du muet restera fidèle à la représentation nuancée qui fut celle des deux premières périodes, l’Indien est le plus souvent présenté comme un ennemi potentiel et un obstacle à l’avancée de la civilisation, mais les raisons de son hostilité sont parfois prises en compte, ainsi que certains traits distinctifs de son mode de vie.

 

L’arrivée du parlant

……La généralisation des films parlants au début des années 30 et l’instauration de la politique rooseveltienne du New Deal dont l’impact fut important sur le cinéma américain (films « sociaux » de la Warner), n’entraîna pas de révision de l’image de l’Indien dans le western. Bien au contraire, les films de cette décennie (une des plus pauvres en ce qui concerne le western) témoignent d’une schématisation dans la représentation de l’Indien qui allait contribuer à diffuser les clichés négatifs les plus tenaces.
…… De The Big Trail (La grande caravane, Raoul Walsh, 1931) à Stage Coach (La chevauchée fantastique, John Ford, 1939) en passant par The Plainsman (Une Aventure de Buffalo Bill, Cecil B. De Mille, 1936), l’Indien est traité de la même façon : silhouette dans le paysage, sa fonction semble limitée à l’attaque du convoi de pionniers, du détachement de cavalerie ou de la diligence. Cet anonymat auquel il est réduit est une façon de nier son existence et ses problèmes en le ravalant au rang de simple accessoire.
…… Dans les films de série B contemporains de ces classiques, la vision est encore plus simpliste : Allegheny Uprising (Le premier rebelle, William Selter, 1939) fait du massacre d’Indiens un constant sujet de plaisanterie.

 

Les années 40 : entre certitude et doute

…..Le western de l’âge hollywoodien classique va maintenir peu ou prou ce cap qui commencera néanmoins à s’infléchir progressivement après la Seconde Guerre mondiale.
……En 1940, King Vidor signe un western, Northwest Passage (Le grand passage), qui dépeint l’Indien comme une créature sanguinaire ne méritant pas la moindre compassion. Le film contient un des plus hallucinants massacres d’Indiens jamais montré à l’écran conçu, à la différence de ceux de Little Big Man trente ans plus tard, pour susciter l’adhésion du spectateur.
…… Un autre western, remarquable lui aussi à bien des égards, Unconquered (Les Conquérants d’un Nouveau Monde, Cecil B. De Mille, 1947) est incroyablement raciste au sens littéral du terme et renvoie aux pires délires du siècle des puritains. Le choix de l’acteur Boris Karloff 2 pour interpréter le chef indien est en soi profondément significatif des intentions du metteur en scène et des schémas sur lesquels il s’appuie.
…… Ce choix s’inscrit dans une tradition qui prit naissance dans les années 30 et qui allait se poursuivre longtemps après : elle consistait à confier les rôles importants d’Indiens non seulement à des Blancs, mais à des acteurs fortement marqués par une image de dur (« heavies »). Anthony Quinn, Jack Palance ou Charles Bronson ont tous eu leur période indienne avant d’interpréter des gangsters ou des personnages à la violence mal contenue.
……En dépit de cette vision foncièrement manichéenne qui prévalait dans la majorité des westerns des années 40, un renversement de tendance devait commencer à se faire jour dans la seconde moitié de la décennie.

……Les films de cette période témoignaient du bouleversement de l’après-guerre et du désenchantement dont le cinéma américain allait se faire l’interprète à travers la vogue croissante du film noir.
…… Buffalo Bill
(William Wellman, 1944) est un film-clé pour ce qui est de l’évolution de l’image de l’Indien et de la réévaluation des mythes de l’Ouest. S’appuyant sur le personnage légendaire de William Cody, éclaireur, chasseur de bison et « injun fighter », Wellman introduisait le ver dans le fruit en dénonçant les exactions dont les tribus indiennes furent victimes et l’abjection du credo de la frontière selon lequel le seul bon Indien était l’Indien mort.
…… Un autre coup de boutoir décisif devait être porté à la représentation classique de l’Indien dans le western par John Ford qui avait pourtant contribué à la fixer avec La chevauchée fantastique.
…… Dans Fort Apache (Le massacre de Fort Apache, 1947), il donne une version des guerres indiennes qui est profondément révisionniste car elle laisse longuement la parole à ceux qui ne l’avaient jamais eu auparavant. L’entrevue entre le chef Apache Cochiste et le colonel Thursday demeure, un demi-siècle après, un grand moment du cinéma libéral américain. La dignité de l’Indien,la force et la justesse de ses propos, s’opposent à l’arrogance et ,au mépris dont fait preuve le représentant des Etats-Unis. L’Indien n’est plus le bon sauvage romantique de certaines représentations antérieures, c’est un être humain à part entière qui ne demande que le respect du droit le plus élémentaire.

……A la fin des années 40, la voie était désormais libre pour une entreprise de réhabilitation systématique qui serait celle des westerns qualifiés de pro-Indiens de la décennie suivante.

 

Le western pro-Indien des années 50

Broken Arrow (La flèche brisée, Delmer Daves, 1950) est probablement le plus connu des westerns pro-Indiens. La devise de Daves « Comprendre, c’est aimer » y est illustrée à travers l’évocation des guerres apaches où ces derniers sont présentés avec infiniment de respect et de réalisme. Cela dit, ce beau western humaniste et libéral est pourtant critiquable à bien des égards. L’opposition Geronimo/Cochise qu’il introduit amène le film à présenter celui-là comme un être fanatique et borné, incapable de comprendre où se trouve l’intérêt de son peuple en voulant poursuivre le combat et en refusant de faire confiance aux Blancs. Cochise, au contraire, est un bon Indien car il souhaite éviter le conflit et croit en la validité du traité qu’on lui propose. Le film dans sa conclusion laisse croire au spectateur peu au fait des événements que la position de Cochise était la bonne, et que Geronimo représentait les forces rétrogrades et les mauvaises pulsions des Apaches.
…… Il s’agit purement et simplement d’une manipulation historique comme le destin tragique de ces Indiens déportés en Floride devait le prouver (le Geronimo de Walter Hill en 1993 rétablit la vérité, ce qui a peut-être contribué à son peu de succès aux États-Unis).
……On ne peut s’empêcher aussi d’être désagréablement impressionné par le choix des acteurs incarnant les deux chefs. La manipulation subliminale évoquée précédemment fonctionne là encore, mais d’une façon différente: le Blanc, Jeff Chandler, personnifie le bon Indien, et l’acteur amérindien, Jay Silverheel, l’Apache fourbe et renégat.
…… Quelles que soient les qualités du film et son louable souci de présenter les Indiens sous un jour favorable, La flèche brisée donne une image de l’Indien contestable trahissant le malaise d’une Amérique qui, tout en reconnaissant ses erreurs, ne peut pas encore assumer toute sa culpabilité tant les mythes et les clichés sont toujours fortement enracinés.
…… Autre film révélateur de cette difficile prise de conscience, Devil’s Doorway (La porte du diable, Anthony Mann, 1950) fut à l’inverse de La flèche brisée un échec commercial. La raison en est simple: l’ œuvre de Mann se termine sur un constat d’échec et bafoue la sacro-sainte loi du happy end. Le personnage principal, un Indien Soshone est vaincu par les Blancs cupides et le bon droit ne triomphe pas. Plus radical et efficace dans sa condamnation du racisme anti-Indien, le film perd notablement de sa force en confiant à Robert Taylor le rôle de Lance Poole, le héros indien malheureux, et en introduisant un personnage blanc féminin et libéraI qui, comme dans Cheyenne Autumn (Les Cheyennes, John Ford, 1964), atténue la portée de la dénonciation en soulageant la bonne conscience des spectateurs.
……Le troisième western pro-Indien important des années 50, The Last Hunt (La dernière chasse, Richard Brooks, 1956), est un film exemplaire à bien des égards. Tout d’abord parce que bien avant Dances with Wolves (Danse avec les loups, 1990), il établit de manière subtile le lien entre le massacre des bisons et le génocide des Indiens, ensuite parce que contrairement à La flèche brisée, il ne cherche pas à adoucir la cruauté du constat en laissant supposer que les choses allaient s’améliorer. Le public américain ne s’y est pas trompé qui a réservé l’accueille plus froid à cette œuvre sans compromission. Brooks devait d’ailleurs en tirer la leçon lorsqu’il déclarait: « J’ai appris quelque chose d’extrêmement utile : quand vous traitez d’un sujet traditionnel dans un film, ne le refusez pas au public… Si vous voulez montrer comment était vraiment l’Ouest, faites-le avec un petit budget et n’attendez pas de miracles 3.  »
……Pourtant, le courant pro-Indien des années 50 n’avait pas totalement inversé la tendance, un nombre important de westerns contemporains perpétuait les clichés racistes les plus éculés (le maccarthysme qui empoisonnait l’atmosphère des milieux du cinéma à cette époque rendait suspecte toute approche libérale de sujets jugés sensibles). Dans Ambush (Embuscade, 1950) de l’anticommuniste viscéral qu’était Sam Wood, le lent travelling de la séquence prégénérique qui montre les effets d’une attaque indienne, et les derniers plans sur le visage d’un Apache à l’affût, renvoient aux pires débordements du genre.

 

L’Indien dans le cinéma post-hollywoodien

…… La volonté qui était celle de Richard Brooks dans La dernière chasse de présenter l’Ouest tel qu’il était et d’introduire une approche réaliste des relations entre indigènes et Blancs, allait donner, à la fin des années 60, un film qui, plus d’un quart de siècle après sa sortie, reste un des westerns les plus subtils et les plus novateurs quant à la représentation du problème indien: Tell Them Willie Boy is There (Willie Boy, Abraham Polonsky, 1969).
…… Willie Boy,
dans la mouvance de La dernière chasse, mais avec une lecture politique plus rigoureuse encore, s’en prend au mythe et non pas uniquement au cadre ou à la psychologie des personnages 4.
…… Polonsky rappelait lors d’un entretien paru dans Positif qu' »il y a un mythe de l’Ouest pour les Américains, c’est le paradis perdu, pour les Indiens c’est le génocide » 5.
…… A travers la révolte et la traque d’un Indien fuyant le système de la réserve en 1909, époque où un ethnocide impitoyable faisait suite aux massacres des décades précédentes, Willie Boy fait voler en éclats l’imagerie du western classique en montrant à quel point les mythes sont mensongers.
…… Ces mythes n’en finiront plus de mourir tout au long des décades suivantes où la production de westerns ira en se raréfiant d’une manière inexorable. La vogue du mouvement hippie et le succès de la contre-culture feront de l’Indien un personnage à la mode et le western une fois de plus collera à son époque en traduisant en images ce bouleversement de société.
…… Jeremiah Johnson
(1972) de Sydney Pollack célébrera en l’Indien le premier Américain en situant son récit à une époque rarement explorée par le western, la première moitié du XIXe siècle. Le thème porteur de l’écologie sera utilisé avec celui de la survie pour offrir un commentaire désabusé sur l’Amérique contemporaine. L’Indien n’y sera pas idéalisé mais néanmoins en parfaite adéquation avec le monde qui l’entoure.
…… Après une traversée du désert dans les années 80, le western semble sur le point de disparaître. The last minute rescue ne sera pas cette fois le fait de la cavalerie, mais de l’Indien qui va réapparaître et lui redonner un nouveau souffle.Le succès phénoménal de Dances With Wolves (Danse avec les loups, Kevin Costner, 1990) prit tout le monde à contre-pied. Non seulement il s’agissait d’un western, genre moribond s’il en fut, mais encore l’œuvre renouait avec de vieilles recettes que l’on croyait oubliées.
……Présenté comme l’aboutissement du western pro-Indien, le film séduit par sa démarche lyrique et naturaliste. Jamais à l’écran le « native American » ne s’était vu dépeindre de la sorte: l’utilisation du dialecte Lakota impliquant des dialogues sous-titrés étant probablement le point le plus étonnant quand on connaît l’aversion du public aux États-Unis pour l’emploi de toute autre langue que l’anglais américain.
…… Danse avec les loups
donne de l’Indien une vision profondément respectueuse empreinte d’une fascination et d’un romantisme qui transparaissaient déjà dans certaines œuvres antérieures (A cross the Wild Missouri / Au-delà du Missouri, WiIliam Wellman, 1951).
…… Cependant, le film de Kevin Costner ne parvient pas toujours à échapper à certains des clichés hollywoodiens en opposant les bons Indiens (Sioux) aux mauvais Indiens (Pawnees) au mépris de données historiques que quelqu’un comme Costner ne pouvait ignorer 6.
……De même, il témoigne tout comme les westerns pro-Indiens précédents, Devil’s Doorway entre autres, d’un « refus explicite de la rniscegenation », révélant cette vieille hantise du monde anglo-saxon protestant et blanc à l’égard du métissage.
…..Le paradoxe profond de ce western, c’est d’être à la fois atypique et
conventionnel, de n’être audacieux qu’en apparence et de caresser le public (surtout américain) dans le sens du poil.
…… C’est peut-être dans une œuvre boudée par le public et la critique, Geronimo de Walter Hill (1993), qu’on trouvera l’approche la plus intéressante dans le western contemporain des relations Blancs / Indiens à l’époque de la frontière.
…… L’absence de toute forme de manichéisme contraste fortement avec la vision de Danse avec les loups, les Indiens sont montrés avec leur dignité et leur courage, mais aussi avec leurs contradictions et leurs faiblesses, sans ce penchant pour la violence et la provocation qui dépare un peu une œuvre estimable comme Ulzana’s Raid (Fureur apache, Robert Aldrich, 1973).
…… Certes, le film de Walter Hill reste encore en partie prisonnier de certains clichés qui ont décidément la vie dure: les deux officiers blancs sont peu crédibles dans le contexte de l’époque par leur humanisme et leur générosité, mais les dernières scènes et le commentaire final sur la lutte exemplaire des Apaches possèdent une force indéniable.
…… Près d’un siècle après, sa première apparition à l’écran, l’Indien reste encore objet de fantasmes et de poncifs ou, pour reprendre la formule de Leslie Fiedler, « ce parfait inconnu pour lequel notre nouveau monde est un monde ancien » .

Jean-Jacques SADOUX

 

Bibliographie

Buscombe Edward (edited by), The BFI Companion to the Western, Museum of the Moving Image, British Film Institute, London, 1988.

Calder Jenni, There Must Be a Lone Ranger, éd. Hamish Hamilton, 1974.

Fiedler Leslie, Le Retour du Peau-Rouge, éd. Seuil, Paris, 1971.

Tuska Ion, The American West in Film, éd. University of Nebraska Press, Bison Book, London 1988.

Revue Française d’Études Américaines. Cinéma Américain : Aux Marches du Paradis, juillet 1993, n° 57, éd. Presses Universitaires de Nancy.

 

NOTES—————————————————————————————————–1. Jonathan Cape, The Return of the Vanishing American. London, 1968, pp. 21-24.

2. Boris Karloff fut . »la plus grande star du film fantastique » (Christian Viviani, Dictionnaire du cinéma américain. éd. Larousse) et l’immortel interprète du monstre de Frankenstein dans les années 30.

         3. Cité dans Hollywood the Haunted House. Paul Mayersherg, éd. Penguin Books, p. 109.

         4. Miche[ Ciment. « Le retour de J’Indien », Positif, n » 114, mars 1970, pp. 9-13.

5. Voir à ce sujet l’article de Bernadelle Rigal-Cellard « Dances with Wolves, un Indien peut en cacher un autre ». dans Revue Française d’Études Américaines, n » 57, juillet 1993.

6. Ibid., p. 262.

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