Charlot Soldat ——– 14_octobre_2014

CHARLOT_SOLDATFilm de Charlie Chaplin de 1918

Durée : 48mn

Dans un camp militaire, de nouvelles recrues s’entraînent avant de partir à la guerre en France.
L’entraînement est épuisant pour Charlot, qui a du mal à s’accommoder aux efforts physiques et aux manœuvres militaires. Aussitôt l’exercice fini, il s’endort. Dans les tranchées, il doit faire face à l’insalubrité et au mal du pays, tandis que les obus pleuvent et que les batailles font rage.

« Au début de la Première Guerre mondiale, l’opinion publique estimait que les hostilités ne dureraient pas plus de quatre mois, que la science de la guerre moderne prélèverait un si lourd tribut de vies humaines que l’humanité exigerait la cessation d’un massacre aussi barbare. Mais nous nous trompions. Nous nous trouvâmes pris dans une avalanche de folle destruction et de boucherie sans merci qui se poursuivit quatre ans durant, à la stupéfaction de l’humanité. Nous avions provoqué une hémorragie de proportions mondiales et nous ne savions plus l’arrêter. »

Charlie Chaplin, Histoire de ma vie, éditions Robert Lafont, 1964, p. 215.

(from La Cinémathèque de Toulouse)
De tous les courts métrages réalisés au sein de la First National, Charlot soldat est certainement le plus drôle, le plus impertinent, bref le meilleur ! Dans cette aventure, qui devait en premier lieu prendre la forme d’un long métrage, le vagabond a troqué son costume noir et sa canne contre l’uniforme de l’armée américaine. Charlot soldat se morfond dans les tranchées, dort dans un abri inondé et envahi par les rats et subit les attaques incessantes de l’ennemi. Ainsi présentée, l’image ne prête guère à sourire, mais pourtant les séquences de Charlot dans le dortoir sont absolument hilarantes. Comme toujours, Chaplin utilise le rire pour dénoncer les difficultés que rencontre son héros. Ici, Charlot, et par extension le soldat lambda doit faire face à des conditions de vie extrêmes. Cependant, on est encore bien loin de la dure loi de la rue présentée dans Une vie de chien : sur le front, les hommes s’entraident, les chefs sont assez compréhensifs et il règne une belle solidarité au sein des troupes (ses camarades lui proposent du fromage alors qu’il n’a rien à manger). Avec son uniforme, le vagabond multiplie les actes de bravoure et se démarque nettement de son personnage de la rue dont la générosité n’est réservée qu’au coeur des jeunes filles maltraitées ou à l’éducation des enfants abandonnées (The Kid) : pour sauver ses camarades des lignes ennemies, il se déguise en arbre, attaque l’ennemi avec un fromage puant et ridiculise à lui seul la puissante armée du Kaiser. Il finit ses aventures en libérant une belle Française (Edna Purviance bien sûr) et en capturant les principaux chefs de guerre allemands.
(from dvdclassik.com)

Courts métrages de Charlie Chaplin en complément de Charlot Soldat (Shoulder Arms, 1918) :
L’Emigrant (The Immigrant, Mutual , 1917)
« Un autre triomphe de Chaplin, qui supporte la comparaison avec n’importe quelle de ses oeuvres ultérieures ». (Théodore Huff)
Charlot Policeman (Easy Street, Mutual, 1917)
« Un chef d’oeuvre tout court. Une cadence vertigineuse entraîne les personnages … C’est sans doute la satire la plus violente que Chaplin ait réalisée sous une forme caricaturale en attendant Le Dictateur ».
(Jean Mitry, Image et Son)

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